Rumpus: A Big-Bang Jazz-Band

Debut EP Somehow et concert le 6 avril au Rex de Toulouse

Voir le sérail Toulousain s’enrichir d’un nouveau projet jazz est un plaisir qui ne se boude pas.  Au-delà, à l’écoute des 6 pistes de leur premier ep, et après une petite parlotte avec Grégoire Oboldouieff (bassiste et un des compositeurs du band), je vous recommande sans hésiter le petit événement qui se profile.  Vivre ce live, ça va être quelque chose!

A band is born, sourire contagieux et doigts dans la prise

Rumpus est l’aboutissement du parcours entêté de jeunes musiciens assoiffés d’apprendre et d’expérimenter.  Leur rencontre a fonctionné comme un alignement d’étoiles, voire un big-bang créatif.  Avec Somehow, ils se sont dépêchés de coller leur ADN concentré sur une première galette qui sortira juste pour le concert du 6 avril.

En primeur, ils nous dévoilent ici l’artwork de leur pochette, oeuvre de l’artiste Belge Kevin Lerens.

artwork © Kevin Lerens

Ce front-cover raconte déjà une histoire, rien à voir avec une illustration esthétisante.  A l’oreille, le mot Rumpus évoque assez bien la rupture qui précède le renouveau, l’explosion d’énergie qui lance les comètes ou les pluies d’étoiles.  Un peu de wiki et on s’accorde sur la traduction en vacarme, boucan, ou encore brouhaha comme nous précise Grégoire.  On peut y entendre aussi les éclats de voix aux retrouvailles de bons amis, avant que se forme la conversation passionnée, le plan sur la comète nommée Rumpus.

Une genèse courte

Courant 2014, le saxophoniste Alexandre Galinié rassemble quelques amis musiciens dont il a l’intuition d’une affinité, comme on détecte l’eau qui court sous la roche.  Il n’y a pas de recette magique pour cet accord qui relève beaucoup de l’humain et de la passion inconditionnelle pour la musique. Le tout à la sauce des jeunes du 21 siècle: longues amitiés, rencontres dans les écoles de musique ou à la faveur des projets des uns et des autres, et une totale absence de complexe pour jouer tout ce qu’ils aiment.
Pour confirmer l’intuition, pas besoin de définir un concept de projet.  Le seul accord – qu’ils n’ont pas besoin de signer – c’est jouer ce qui leur ressemble.  Et de passer à l’acte.  Durant une petite année, le groupe se chauffe sur des reprises: hip-hop, soul et funk, … le socle se met en place.
En 2015, vient le temps des premières compos originales avec un line-up qui a fini par se caler. A coup de résidences de trois ou quatre jours, les compositions d’Alexandre Galinié, Grégoire Oboldouieff, Stacy Claire et Rémi Savignat alimentent un processus créatif collectif, ouvert, poussé aux limites de l’innovation.

photo © Yohann Duflot

Leur fil rouge, c’est le groove évidemment.  Le groove, le groove, et le rythme.  Connecté par les racines à la mère Soul et au père Funk, et interfacé par l’instinct aux audaces du hip-hop et du rap.  On peut faire ça?  Rumpus ne perd pas de temps à se justifier et se jette dans la mêlée. Advienne que pourra.

Le résultat est étonnant par sa modernité, émouvant par la posture naturelle d’un si jeune groupe qui a déjà compris que le jazz ne se définit qu’en le jouant.  Hors mode, hors concept, sans étiquettes.

A l’image de ce qui anime les membres du groupe, les titres de Somehow offrent à la fois danse éperdue et romance-cocoon.

La voix de Stacy Claire, totale découverte, porte en soi des polyphonies ravissantes que développe finement Clément Prioul aux claviers.  Dans les titres Gut ou  Melas, elle installe des atmosphères et des timbres qu’on a connus, excusez du peu, du côté de Dee Dee Bridgewater (période Afro-Blue), Julie Roberts avec Working Week, ou plus récemment Krystle Warren (quand Eric Legnini la fait chanter).

Le collectif reprend ses droits et la voix de Stacy enrichit la gamme des instruments embarqués dans les titres autrement sous tension que sont Blurred,  Self Made man, ou encore Dawn.  Les perspectives ouvertes par ces compositions sont excitantes en diable. Elles propulsent l’auditeur dans de nouvelles dimensions à coup de ruptures et de ré-amorçage du groove.  Ça peut venir de la section rythmique (dans Dawn ou So long) ou des cuivres qui partent d’une cadence et la montent en puissance sèche.

Rumpus tire là sur un nerf déjà titillé par ces fous de rythme que sont les immenses Donny McCaslin (« l’inséminateur » du dernier opus-révolution de Bowie: Black Star) et le génial pianiste Arménien Tigran Hamasyan.  Ce qui est à l’oeuvre, tant du côté des « pointures » que chez Rumpus-le-jeune, c’est à n’en pas douter un de ces sauts dans la modernité qu’a connus le jazz, avec le Be-Bop ou le Free-Jazz par exemple.  Ceci dit sans prétention d’étiquette (restons cohérent!), mais pour souligner l’intention, la dynamique lancée.

Rumpus est encore tout près de son big-bang.  S’il garde sa fraîcheur et ses capteurs ouverts sur la durée, alors l’EP Somehow sera plus qu’un acte de naissance: un manifeste. Et un objet collector!

Alexandre Galinié: sax
Clément Prioul : claviers, orgue
Cyril Latour : trompette
Grégoire Oboldouieff: basse
Pierre Costes : batterie
Rémi Savignat : guitare
Stacy Claire: chant

L’EP Somehow sera en vente au Rex le 6 avril et par la suite en contactant Rumpus : contact.rumpus@gmail.com

Le Facebook officiel ici

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