La cave underground du DESERTER Csaba Palotaï

Album The Deserter (UVM 2016)

The Deserter - cover

The Deserter – cover

Ooops voilà que j’ai les pieds en gigue et la tête qui dérive.
Les hanches qui roulent, les bras qui font l’oiseau.
J’appelle un docteur ? J’ouvre la fenêtre pour faire entrer de l’air frais ?

Pas la peine, il y en a plein l’appartement, et la machine à fumée psychédélique responsable de mon état, c’est le premier album solo de Csaba Palotaï qui vient d’arriver sur la platine.

The Deserter, une bonne dizaine de petites pièces solos pour guitare électrique triturée, guitare qui racle, guitare qui se tord, exacerbée mais jamais brutale, guitare qui soudain cajole et hurle à nouveau.  De la musique comme on se l’explore dans la cave ou dans son garage, en pur chercheur, sans comptes à rendre à personne.  C’est en effet à une des sources les plus enfouies de l’underground que Csaba semble brancher sa petite turbine saturée.

csaba_2

Photo © Vincent Bourre

Avec The Deserter, on est au cœur du labo, on manipule la teinture-mère.  On jurerait que ce gars-là est connecté aux concerts subversifs des années ’70 – côté Est du mur – et à ce que des artistes comme Led Zepplin ou Jimi Hendrix apportaient au Blues, ou Zappa au jazz – aussi, puisque Csaba Palotaï vient du jazz.

Je ne dis pas qu’il les imite. Il se replace sur un nœud d’énergie aussi prometteur que quand on rebat les cartes au jeu. Il ouvre les vannes, comme ces bands l’ont fait, pour le grand bien de la musique.  Preuve qu’il a les idées claires et sa palette expressive bien en main, Csaba n’est pour moi jamais autant lui-même que quand il interprète dans son jus à lui un traditionnel Transylvanien (1) – un peu comme Jimi repeignant The Star-Spangled Banner à Woodstock – si ça vous parle …

Photo © Cedric Maheut

Photo © Cedric Maheut

Cette époque-ci a fini de pousser au paroxysme des modèles et des concepts épuisés. Place à l’invention, en musique comme ailleurs.  Avec The Deserter, Csaba Palotaï nous fait claquer la chemise au vent d’une puissante aspiration de liberté.

Et pour ce qu’il en dit lui-même, voici un trailer fort bien fait.

 

 

(1) The Burning House (Pabilijas), qu’on connaît dans une version beaucoup plus aérienne par sa compatriote Zsuzsanna Vàrkonyi – dont il est le comparse dans bien des projets musicaux.

____________________

The Deserter chez le distributeur UVM

The Deserter sera joué en trio le 23 novembre 2016 @ la Dynamo de Banlieues Bleues (Paris, Pantin) banlieuesbleues.org

http://www.csabapalotai.com/

Csaba Palotaï, depuis 20 ans en France, a tourné avec son Grupa Palotaï, puis son spectacle Electric vaudeville. Il est aussi le guitariste d’Emily Loizeau, écrit, arrange pour quantité de projets.

C.Palotaï est l’auteur (et l’interprète) de la musique des spectacles DOM DO DOM ! et LA NAISSANCE DU CARNAVAL de La Compagnie Auriculaire, qui se jouent à Paris les mercredis, samedis et dimanches jusqu’au 30 novembre, à l’Atelier de la Bonne Graine  16 passage de la Bonne Graine, Paris 11
http://compagnie-auriculaire.com/actualite

 

Cet article, publié dans All that Jazz, Musique (blog), Pop Rock etc, est tagué , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

3 commentaires pour La cave underground du DESERTER Csaba Palotaï

  1. Ping : Emily Loizeau en concert : la transe lente de « Mona  | «La Maison Jaune

  2. Ping : Emily Loizeau en concert : la transe lente de « Mona »

  3. Ping : I D’Iles – Dans la longue vue de Ferdinand Doumerc | La Maison Jaune, le Blog

Laisser un commentaire